L’intégration économique des groupes privés d’équité

*Les groupes privés d’équité comprennent les femmes, les PANDC et autres groupes racisés, les personnes handicapables, les communautés LGBTQ2S+ et les jeunes.

Placer la justice, l’équité, la diversité et l’inclusion (JEDDI) au cœur de la conversion d’entreprises consiste à privilégier les communautés qui, par le passé, se sont vu refuser ces mêmes valeurs.

Cette page présente les expériences économiques et professionnelles de groupes privés d’équité, ainsi que leurs réussites grâce aux modèles d’entreprises sociales et d’organismes à vocation sociale (OVS). Les groupes privés d’équité recoupent de nombreuses identités, chacune avec ses expériences propres. Parmi ces expériences, notons les obstacles et les succès liés au milieu de travail, à la formation, à l’entrepreneuriat et à diverses autres sphères sociales et économiques. Leurs parcours illustrent la pertinence de poursuivre les réformes dans ces domaines.

Les communautés de groupes privés d’équité se sentent peut-être plus en phase avec les OVS qu’avec les modèles d’entreprises traditionnels. En effet, le modèle des OVS repose sur une gamme de pratiques économiques actuelles sur lesquelles maintes communautés privées d’équité se sont appuyées au fil du temps.

Les femmes

Les PANDC et autres groupes racisés

Les personnes handicapables

La communauté LGBTQ2S+

Les jeunes

Les femmes

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Partout au Canada, les femmes se heurtent encore à des problèmes de représentation, d’équité des genres et de mesures d’adaptation au travail.

De nombreux OVS prévoient des services de garde d’enfants, des conditions de travail flexibles et d’autres mesures de soutien pour aider les femmes à mieux concilier vie personnelle et vie professionnelle. Plus de 60 % de la main-d’œuvre de l’économie sociale et solidaire à travers le monde se compose de femmes. Par conséquent, ces environnements de travail renforcent l’autonomie et l’équité (en anglais).

À la FCCT, nous avons constaté, tout comme nos partenaires, que le modèle d’organisme à vocation sociale (OVS) ainsi que l’économie solidaire ont permis aux femmes non seulement de surmonter des obstacles professionnels, mais aussi familiaux, notamment la violence au foyer et l’exploitation financière.

Nous espérons que la diffusion de notre message sur les entreprises sociales auprès d’un plus grand nombre de femmes saura inspirer une volonté d’autonomie et de pouvoir sur les plans professionnel et financier.

 

Vidéos

→ Social Innovation Lab Pakistan : How Women are Uniquely Equipped as Social Entrepreneurs (3 min) (en anglais)

→ DBS Singapore :  3 Women Winning at Social Entrepreneurship (4 min) (en anglais)

Les PANDC et autres groupes racisés

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Les personnes noires, autochtones et autrement racisées possèdent une longue histoire, étroitement liée aux OVS (en particulier les coopératives) ainsi qu’à l’économie solidaire.

 

Les Noir·e·s et les coops, une histoire commune

À l’époque précoloniale, la structure économique des royaumes africains reposait sur des concepts collectifs, dont :

  • Ubuntu, un terme bantu qui signifie « Vous êtes, donc je suis »
  • Esusu, de l’épargne communautaire rotative

Ces notions représentent les fondements des modèles contemporains d’« économies coopératives » ou de « coopératives ». Elles ont permis de bâtir de nombreux empires africains prospères, et ce, au point d’attirer plus tard des colonisateurs dans la région.

En Amérique du Nord, les entreprises sociales et les coopératives se rattachent à la culture africaine grâce à un maintien minutieux des valeurs économiques précoloniales de celle-ci.

  • En 1966, après la traite esclavagiste transatlantique, la célébration de Kwanzaa a vu le jour aux États-Unis pour rendre hommage aux concepts africains de famille, de culture et de communauté. Le 4ejour de Kwanzaa, on célèbre le principe de « Ujamaa » (lien en anglais). Ce terme désigne l’« économie coopérative » qui, pour les Afro-Américain·e·s (et les autres membres de la diaspora), correspond au pouvoir de bâtir sa propre entreprise, de gérer l’économie de sa communauté et d’en partager le travail et les bénéfices. Cette notion correspond à l’identité coopérative contemporaine, fondée sur des principes de démocratie ouvrière, de contrôle partagé, d’égalité et de solidarité.
  • Tout au long de l’ère Jim Crow et d’autres mesures d’exclusion anti-Noir·e·s, la coopération privée a assuré la survie économique des Noir·e·s alors que les lois visaient à affaiblir les Afro-Américain·e·s sur les plans social et économique.

En dépit de cet héritage, les OVS gérés par des personnes noires ou au service de celles-ci demeurent sous-représentées dans les secteurs de la coopération et de l’économie sociale. Par conséquent, les initiatives vouées à soutenir les groupes privés d’équité, comme le Projet de conversion d’entreprises JEDDI, jouent un rôle essentiel pour renverser cette dynamique.

 

Vidéos

→ Jessica Gordon Nembhard : Cooperative Economics and Civil Rights (15 min) (en anglais)

→ Twin Cities PBS : Discovering Black Cooperative Power (4 min) (en anglais)

→ BALADO : Foundation for Intentional Community: Reviving the Black Cooperative & Intentional Community Movement Panel (avec des points de vue des Caraïbes et des É.-U.) (en anglais)

 

L’économie solidaire autochtone

Pour les communautés autochtones au Canada, les valeurs socioculturelles sont indissociables de l’économie solidaire et de la vocation sociale. Compte tenu des affinités culturelles avec les liens d’interdépendance et le principe d’entraide, les entreprises autochtones ont tout pour devenir des OVS.

 

Coopératives autochtones

Bon nombre d’organismes et d’entreprises autochtones incarnent les éléments phares des coopératives, sans pour autant disposer du statut de « coopérative » auprès des gouvernements fédéral et provinciaux au Canada (en anglais). En effet, des collectifs d’artistes, des groupes de tambours et de chants et divers organismes gérés par les bandes se distinguent par des modèles de propriété collective et de fonctionnement analogues à ceux des coopératives.

Malgré le recours aux coopératives formelles par les colons européens dans un but de colonisation et de contrôle des territoires et des ressources, un nouveau courant coopératif voit le jour depuis quelques années. Celui-ci prône la décolonisation, l’autonomie des communautés et la revitalisation des modes d’existence autochtones.

 

Autres modèles d’entreprises sociales autochtones

Parallèlement aux coopératives, ces modèles visent à atténuer les conséquences persistantes de l’oppression gouvernementale sur les communautés, notamment les faibles taux d’emploi, la dépossession des savoirs culturels et l’insécurité alimentaire.

Les communautés autochtones tirent parti des pratiques des OVS depuis la période précoloniale, grâce auxquelles elles ont pu entre autres rétablir leur autonomie et leur stabilité économique après la colonisation. Pour maximiser le potentiel social et économique des OVS et des entreprises sociales, nous devons renforcer le leadership et l’expertise autochtones.

 

Vidéos

→ Indigenous Innovation Initiative : Indigenous Social Entrepreneurship (1 min) (en anglais)

AKI Energy, Aboriginal Social Enterprise (9 min) (en anglais)

→ WEBINAR, ICCM : Indigenous Rights and Inclusion in Co-operatives (en anglais)

 

 

Les autres communautés racisées

Dès la création des civilisations anciennes, les OVS et les entreprises sociales se sont inscrites dans la structure de nombreuses cultures à travers le monde.

Au Canada, le milieu des OVS demeure en grande partie culturellement homogène. Or, pour renforcer ce secteur, il est crucial d’intégrer des groupes privés d’équité de la diversité culturelle. Il s’agit aussi d’une façon d’incarner les principes d’équité et d’inclusion dont se réclament les OVS.

Les personnes handicapables

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L’exclusion des personnes handicapables se manifeste de diverses manières dans les domaines d’emploi traditionnels.

Un emploi valorisant apporte une structure et une routine, en plus de liens avec la collectivité et d’une stabilité des revenus. Plusieurs OVS défendent les intérêts des personnes handicapables et leur offrent un emploi, tout en proposant une gamme de produits et de services à leur clientèle.

Cependant, ces organismes demeurent insuffisants pour répondre aux besoins professionnels des personnes en situation de handicap. Ces dernières connaissent encore des taux d’emploi moindres dus à des obstacles, dont les stéréotypes, l’absence d’aménagements appropriés et des difficultés de transport. Ces personnes constituent de potentiel·le·s employé·e·s, propriétaires et défenseur·euse·s d’OVS, surtout dans un contexte de recrudescence des fermetures d’entreprises et des pénuries de main-d’œuvre.

Les OVS dont le personnel comprend des personnes handicapables incarnent à merveille les valeurs de justice, d’équité, de diversité et d’inclusion auxquelles aspirent la plupart des OVS et des entreprises sociales. En raison de leurs valeurs fondamentales et de leurs modes de gouvernance, les OVS représentent des milieux de travail inclusifs propices à l’emploi des personnes handicapables.

 

Vidéos

OneLight Firestarters Social Enterprise (1 min) (en anglais)

→ SAAAC Autism Centre : Goodness Gifts (30 sec) (en anglais)

La communauté LGBTQ2S+

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La destruction et l’oppression des communautés queers, et notamment de leurs entreprises, constituent un problème mondial depuis des siècles. Certes, de nombreux pays d’Amérique du Nord et d’Europe affichent des progrès dans la réduction de l’écart entre les droits économiques des groupes queers et ceux des personnes hétérosexuelles cisgenres, mais les répercussions de l’oppression des communautés queers se font encore sentir fortement en Amérique du Nord et dans le monde entier, y compris sur le plan économique.

Dans une volonté de stimuler le développement socio-économique, de nombreuses personnes engagées sur le terrain ont commencé à adopter de nouvelles stratégies pour ouvrir des perspectives économiques pour les personnes LGBTQ2S+. Ces stratégies partagent souvent les caractéristiques des OVS et des entreprises sociales.

Dans la plupart des pays du Sud, les personnes queers se voient systématiquement interdire l’accès à l’économie traditionnelle, si bien que la plupart d’entre elles travaillent dans l’économie informelle, comme le travail du sexe ou le spectacle de rue. Or, les modèles alternatifs de rémunération sont vite devenus urgents.

En Amérique du Nord, avant et pendant la pandémie de la COVID-19, les personnes LGBTQ2S+ ont subi davantage de pertes d’emploi, de réductions d’heures de travail et d’insécurité alimentaire.

Certains OVS ont pris l’initiative d’intégrer davantage de membres de la communauté LGBTQ2S+ dans les mouvements d’économie solidaire et de vocation sociale.

Dans l’ensemble, les communautés LGBTQ2S+ demeurent sous-représentées dans le milieu des OVS canadien. Un travail de longue haleine nous attend pour construire une économie sociale représentative de la richesse et du vécu des personnes queers.

Les jeunes

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Les jeunes figurent parmi les groupes les plus prometteurs pour les OVS. En effet, en général, les jeunes font preuve d’une plus grande ouverture aux modèles économiques alternatifs que les personnes plus âgées et jouent un rôle déterminant dans la mise en œuvre de changements durables. De plus, les jeunes perçoivent de plus en plus les conséquences socio-économiques et culturelles néfastes des structures de pouvoir coloniales et tendent à participer plus activement aux mouvements de justice sociale que leurs aîné·e·s (en anglais). Toutefois, malgré ce riche potentiel, les jeunes connaissent peu les OVS et l’économie solidaire, car historiquement, la plupart des établissements d’enseignement postsecondaire n’ont pas offert de programmes sur le sujet.

Les OVS dirigés par des jeunes contribuent à résoudre des problèmes sociaux et environnementaux tout en leur offrant des possibilités d’emploi. Les jeunes (notamment de groupes privés d’équité) vivent leur lot de discrimination à l’emploi en raison de l’âge et des stéréotypes liés à l’apparence. Or, les OVS dirigés par des jeunes ou à leur service facilitent l’accès des jeunes privé·e·s d’équité à l’emploi durable. Au Canada et dans le monde entier, les responsables politiques constatent le pouvoir de transformation des OVS dirigés par des jeunes ou à leur service.

À la FCCT, nous comprenons la nécessité de mobiliser cette force en tenant compte du point de vue et de l’expérience des jeunes. Grâce au Projet de conversion des entreprises JEDDI et à notre programme de stages pour les jeunes CréeAction, nous espérons préparer davantage de jeunes à devenir de véritables champions de la solidarité sociale.

 

Vidéos et ressources

→ Vice News : Have you ever wanted to drop out of capitalism? (7 min) (en anglais)

→ OCDE : Unlocking the power of Youth-led social enterprises (2 min) (en anglais)

→ Slow Food : What is Indigenous Social Entrepreneurship by Indigenous Youth Leaders (5 min) (en anglais)

→ BALADO : OECD – Young and yern? You need to start a social enterprise (en anglais)

Jeunesse Ottawa: Liste d’entreprises sociales dirigées par des jeunes


Le Projet de conversion d’entreprise JEDDI de la FCCT est financé par le Programme de préparation à l’investissement du gouvernement canadien