Étude de cas de reprises collectives et de conversion d’entreprise

 

1. L’épicerie Co-op Moonbeam

 Groupe privé d’équité : Francophones/communauté minoritaire de langue officielle en Ontario
 Pour en savoir plus sur le processus de conversion de l’entreprise Coop Moonbeam >>

La coopérative Moonbeam, initialement une entreprise individuelle à but lucratif, a été convertie en une épicerie coopérative. Située dans la communauté francophone de Moonbeam, au nord de l’Ontario, L’épicerie Coop Moonbeam constituait pour la collectivité la solution au problème de l’insécurité alimentaire. De nombreuses communautés canadiennes isolées sont confrontées au déclin de leur population, ce qui rend difficile la survie de commerces essentiels. Ainsi, lorsque la personne à la tête de la seule épicerie de Moonbeam a décidé qu’elle fermerait ses portes si elle ne trouvait pas d’acheteur·euse·s avant août 2012, la population de Moonbeam a décidé de s’unir pour adopter le modèle de la coopérative de consommateur·trice·s afin d’en assurer la viabilité.

Le succès de cette conversion inspire d’autres communautés canadiennes susceptibles de perdre des commerces privés essentiels. Voici les retombées de cette transition pour la communauté :

  • Maintien de l’unique épicerie locale, que la communauté considère comme un établissement économique et social de première importance
  • Durant la pandémie de la COVID-19, les personnes à haut risque n’ont pas eu à se déplacer à l’extérieur de leur communauté pour faire leurs courses
  • Les membres de la communauté ont pu prévenir l’insécurité alimentaire et le déclin économique local


2. Kincardine Ladies Fitness Co-operative

Groupes privés d’équité : femmes, personnes âgées
     A. Pour en savoir plus sur le processus de conversion de l’entreprise Kincardine >>
     B. Pour en savoir plus sur le processus de conversion de l’entreprise Kincardine >>

Cette coopérative de conditionnement physique est passée du statut d’entreprise individuelle à but lucratif à celui de coopérative de consommatrices. En 2013, la franchise locale de Curves Fitness a été vendue à un nouveau propriétaire qui a menacé de fermer définitivement les portes. Les membres de la salle de sport (dont beaucoup sont à la retraite ou sur le point de l’être) craignaient de ne plus avoir d’endroit où se réunir, faire de l’exercice et poursuivre leur parcours de santé. Par conséquent, ces personnes ont décidé de se regrouper pour reprendre l’entreprise.

Elles ont suivi le modèle de conversion en coopérative et ont réussi à récupérer la franchise, qu’elles ont ensuite rebaptisée Kincardine Ladies Fitness. La conversion a profité à la communauté en préservant non seulement l’établissement, mais aussi les amitiés et les liens qui unissent les membres de la communauté.

 

 

3. GlitterBean Café Co-operative

      Groupe privé d’équité : personnes LGBTQ2S+
      Pour en savoir plus sur le processus de conversion de l’entreprise GlitterBean >>

La coopérative GlitterBean Café s’est transformée d’une entreprise à propriétaire unique en coopérative de travail. Pour la communauté LGBTQ2S+ de Halifax, en Nouvelle-Écosse, la fermeture potentielle ce café se serait avérée un véritable désastre. En effet, ce café est l’un des deux seuls lieux queer de la ville et sa fermeture aurait représenté une perte énorme pour la communauté, d’autant plus que le seul autre établissement queer est un bar où, bien entendu, les personnes mineures ne sont pas admises. Sans les efforts des baristas pour s’unir et acquérir le café grâce au modèle coopératif, un précieux établissement qui contribuait au patrimoine de la communauté queer d’Halifax aurait été perdu.

Cette coopérative de travail représente plus que la simple sauvegarde d’emplois, elle témoigne également des efforts déployés pour protéger un endroit collectif et précieux pour une communauté opprimée. GlitterBean Café est un bon exemple de coopérative de travail avec une vocation sociale, car elle offre un lieu sûr aux membres de la communauté LGBTQ2S+. Elle constitue également un nouvel environnement de travail dans une entreprise où le personnel était auparavant confronté à un environnement de travail médiocre et avait du mal à obtenir des salaires équitables.

 

 

4. The Makehouse Co-operative

Groupes privés d’équité : femmes, jeunes, personnes LGBTQ2S+

Situé à Victoria, en Colombie-Britannique, The Makehouse se veut un paradis local de la couture où amateur·trice·s et expert·e·s se côtoient et se rassemblent pour pratiquer l’un des passe-temps les plus anciens et les plus populaires au monde. The Makehouse appartient à quatre femmes cis et à un homme gai. L’organisme est dirigé par une majorité de femmes et a été transformé en coopérative de travail. La coopérative dessert tout le monde, y compris les jeunes, les personnes avec un handicap et les personnes queer, ce qui en fait un excellent exemple d’une coopérative de travail avec des retombées sociales.

La coopérative est un incontournable pour la couture : elle propose divers types de tissus, des articles de mercerie, de la broderie, des patrons de couture et des trousses de feutrage et de broderie en point de croix. The Makehouse offre aussi des cours privés, des ateliers, des réservations de groupes ainsi que des séances libres en studio, pour les personnes qui souhaitent venir coudre avec d’autres. L’entreprise s’adresse à tous les groupes d’âge de la communauté : elle organise des cours après l’école pour les enfants, des ateliers pour les préadolescent·e·s et les adolescent·e·s (12 ans et plus) ainsi que des ateliers pour les adultes (16 ans et plus).

 

 

5. Harrop-Procter Community Co-operative

     Pour en savoir plus sur le processus de conversion de l’entreprise HPPC >>

La coopérative communautaire Harrop-Procter (HPCC) est devenue une coopérative communautaire (une autre forme d’organisme à vocation sociale) afin d’accroître l’autonomie collective sur les ressources de la communauté.

La coopérative forestière communautaire Harrop-Procter gère 11 300 hectares de terres de la Couronne et exploite une scierie à Harrop, où elle produit du bois d’œuvre de manière durable, notamment des planches de clôture, des planches, des terrasses en bois et du lambris. Les pratiques de l’organisme se fondent sur l’écosystème, avec pour mandat de pratiquer une sylviculture écologiquement progressive qui protège les bassins hydrologiques et fournit des emplois durables aux membres de la communauté. La planification en fonction de l’écosystème garantit le maintien d’une forêt pleinement fonctionnelle après son exploitation.

En tant que coopérative dotée d’une mission environnementale précise, la HCPP est un véritable exemple d’une entreprise sociale. Voici comment elle profite à la communauté :

  • Les résident·e·s ont davantage de contrôle sur les forêts environnantes, ce qui leur permet de les gérer dans une perspective à plus long terme
  • Création d’emplois locaux par et pour la communauté (par l’intermédiaire de la scierie)
  • Gestion organisée du territoire par le biais d’une sylviculture durable et d’une gestion des bassins hydrologiques
  • Renforcement des savoirs locaux et de la capacité organisationnelle pour atteindre les objectifs économiques et environnementaux de la communauté

 

 

Pour en savoir plus :

Les organismes à vocation sociale

Les entreprises sociales

Les étapes d’une conversion d’entreprise


Le Projet de conversion d’entreprise JEDDI de la FCCT est financé par le Programme de préparation à l’investissement du gouvernement canadien