Exemples de coopératives de travail

La FCCT a lancé son projet de conversion d’entreprise JEDDI en vue de rallier un plus grand nombre de groupes privés d’équité* à la conversion d’entreprise. Voici quelques exemples de différents types de coopératives de travail. La majorité d’entre elles sont dirigées par des groupes privés d’équité ou desservent ces groupes.

Les deux premiers exemples décrivent des organismes qui n’étaient pas des coops au départ, mais qui ont réussi à se convertir à ce modèle avec succès.

*Groupes privés d’équité : les femmes, les PANDC et autres groupes racisés, les personnes avec un handicap, les membres de la communauté LGBTQ2S+ et les jeunes.

 

 

GlitterBean Café Co-operative

Groupe privé d’équité : personnes LGBTQ2S+

Conversion: Consultez le processus de conversion d’entreprise de GlitterBean

La coopérative GlitterBean Café illustre parfaitement l’exemple d’une entreprise à propriétaire unique qui s’est transformé en coopérative de travail. Pour la communauté LGBTQ2S+ de Halifax, en Nouvelle-Écosse, la fermeture potentielle de ce café se serait avérée un véritable désastre. En effet, ce café est l’un des deux seuls lieux queer de la ville et sa fermeture aurait représenté une perte énorme pour la communauté, d’autant plus que le seul autre établissement queer est un bar où, bien entendu, les personnes mineures ne sont pas admises. Sans les efforts des baristas pour s’unir et acquérir le café grâce au modèle coopératif, un précieux établissement qui contribuait au patrimoine de la communauté queer d’Halifax aurait été perdu.

Cette coopérative de travail représente plus que la simple sauvegarde d’emplois, elle témoigne également des efforts déployés pour protéger un endroit collectif et précieux pour une communauté opprimée. GlitterBean Café est un bon exemple de coopérative de travail avec une vocation sociale, car elle offre un lieu sûr aux membres de la communauté LGBTQ2S+. Elle constitue également un nouvel environnement de travail dans une entreprise où le personnel était auparavant confronté à un environnement de travail médiocre et avait du mal à obtenir des salaires équitables.

 

The Makehouse Co-operative

Groupes privés d’équité : femmes, jeunes, personnes LGBTQ2S+

Conversion

The Makehouse appartient à quatre femmes cis et à un homme gai. Situé à Victoria, en Colombie-Britannique, cet établissement se veut un paradis local de la couture où amateur·trice·s et expert·e·s se côtoient et se rassemblent pour pratiquer l’un des passe-temps les plus anciens et les plus populaires au monde. La coopérative propose divers types de tissus, des articles de mercerie, de la broderie, des patrons de couture et des trousses de feutrage et de broderie en point de croix. The Makehouse offre aussi des cours privés, des ateliers, des réservations de groupes ainsi que des séances libres en studio, pour les personnes qui souhaitent venir coudre avec d’autres.

L’entreprise s’adresse à tous les groupes d’âge de la communauté : elle organise des cours après l’école pour les enfants, des ateliers pour les préadolescent·e·s et les adolescent·e·s (12 ans et plus) ainsi que des ateliers pour les adultes (16 ans et plus). L’organisme est dirigé par une majorité de femmes et a été transformé en coopérative de travail. La coopérative dessert tout le monde, y compris les jeunes, les personnes avec un handicap et les personnes queer, ce qui en fait un excellent exemple de coopérative de travail avec des retombées sociales.

 

The Black Women Professional Worker Co-operative

Groupe privé d’équité : femmes noires

La Black Women Professional Worker (BWPW) est une coopérative de travail sous réglementation fédérale établie à Richmond Hill en Ontario. La coopérative BWPW est un réseau entrepreneurial et professionnel appartenant à des femmes Noires qui met l’accent sur la libération économique des femmes et « le pouvoir d’agir socioculturel et le patrimoine intergénérationnel ». Axé sur le travail des femmes dans la chaîne agroalimentaire et le secteur alimentaire, l’organisme contribue à tisser des liens entre les femmes du Nord et du Sud dans le milieu coopératif.

L’organisme met à disposition des ressources telles qu’une plateforme en ligne, des prêts entre pair·e·s, des solutions de financement, de l’éducation financière, de la formation et de l’accompagnement. Ainsi, les femmes disposent des outils nécessaires pour entreprendre et améliorer leurs activités commerciales. L’un de ses principaux services est l’association d’épargne et de crédit différé, qui s’est développée au Canada au cours des soixante-dix dernières années comme moyen de lutter contre l’exclusion du monde des affaires que connaissent souvent les immigrant·e·s d’origine africaine et afro-caribéenne. Ce modèle repose sur l’idée que, afin de refléter correctement les dynamiques sociales, les théories qui guident le secteur doivent mettre l’accent sur la sensibilisation culturelle.

La coopérative BWPW a par ailleurs permis à plusieurs femmes Noires de raviver leur entreprise en leur donnant accès à un public et à des outils indispensables. En tant que coopérative dirigée par et pour des femmes Noires, cet organisme offre un solide exemple d’une coopérative de travail qui améliore la stabilité économique de groupes marginalisés.

 

Lightwork Co-operative

Groupes privés d’équité : immigrant·e·s, réfugié·e·s

La coopérative Lightwork a pour mission de favoriser l’intégration et le sentiment d’appartenance en milieu de travail, surtout pour les personnes immigrantes et réfugiées nouvellement arrivées. L’équipe collabore avec des organismes pour instaurer des environnements de travail où les différences sont valorisées et respectées plutôt que dénigrées. Après le meurtre de George Floyd en 2020, l’équipe a constaté que les groupes cherchaient de plus en plus à comprendre comment le racisme systématique et tous les types de discrimination se manifestent au travail. Par ses valeurs phares de pratiques de soins, de travail émotionnel consensuel et d’accueil des personnes telles qu’elles sont, la coopérative encourage la justice, la diversité, l’équité et l’inclusion religieuse dans tous les environnements de travail, de sorte que les individus soient libres de travailler au meilleur de leurs compétences. Le modèle de coopérative de travail a été retenu parce qu’il correspond aux valeurs que l’organisme cherche à établir. Les principes directeurs des coopératives, tels que la démocratie, la dignité humaine et le respect des individus au-delà de la rentabilité économique, contribuent également à garantir que le processus de la coopérative Lightwork est conforme à son objectif. 

 

Harrop-Procter Community Co-operative

Conversion : Consultez le processus détaillé de conversion d’entreprise

La coopérative communautaire Harrop-Procter (HPCC) illustre parfaitement l’exemple d’un organisme à but non lucratif qui est devenu une coopérative communautaire (une autre forme d’organisme à vocation sociale) afin d’accroître l’autonomie collective sur les ressources de la communauté. La coopérative forestière communautaire Harrop-Procter gère 11 300 hectares de terres de la Couronne et exploite une scierie à Harrop, où elle produit du bois d’œuvre de manière durable, notamment des planches de clôture, des planches, des terrasses en bois et du lambris.

Les pratiques de l’organisme se fondent sur l’écosystème, avec pour mandat de pratiquer une sylviculture écologiquement progressive qui protège les bassins hydrologiques et fournit des emplois durables aux membres de la communauté. La planification en fonction de l’écosystème garantit le maintien d’une forêt pleinement fonctionnelle après son exploitation. En tant que coopérative dotée d’une mission environnementale précise, la HCPP est un véritable exemple d’OVS. Voici comment elle profite à la communauté :

  • Les résident·e·s ont davantage de contrôle sur les forêts environnantes, ce qui leur permet de les gérer dans une perspective à plus long terme

  • Création d’emplois locaux par et pour la communauté (par l’intermédiaire de la scierie)

  • Gestion organisée du territoire par le biais d’une sylviculture durable et d’une gestion des bassins hydrologiques

  • Renforcement des savoirs locaux et de la capacité organisationnelle pour atteindre les objectifs économiques et environnementaux de la communauté

 

D’autres exemples

Le secteur des coopératives de travail au Canada continue de croître et de se diversifier chaque année. Pour plus d’exemples de coopératives de travail au Canada par ou pour des groupes privés d’équité, consultez les sites Web suivants :

Conversion d’entreprise

La conversion de votre entreprise en coopérative de travail vous intéresse? Consultez nos pages Web consacrées aux conversions d’entreprises :

Conversion d’entreprise

Étude de cas de conversions d’entreprises

Les étapes d’une conversion d’entreprise

 

 

Pour en savoir plus :

Les organismes à vocation sociale

Les entreprises sociales


Le Projet de conversion d’entreprise JEDDI de la FCCT est financé par le Programme de préparation à l’investissement du gouvernement canadien