Les coopératives de consommateur·trice·s offrent des services ou des produits essentiels à la plupart des gens. Elles comprennent les coopératives alimentaires et de logement, entre autres secteurs d’activité.
Les coopératives alimentaires
Une coopérative alimentaire appartient aux personnes qui y effectuent leurs achats ou qui l’utilisent. Dans les petites coopératives alimentaires, les membres décident des produits alimentaires vendus, de leur provenance et des normes de salubrité et de qualité auxquelles les produits et les fournisseurs doivent se conformer. Dans les grandes coopératives, ces rôles reviennent généralement à la direction par l’intermédiaire du conseil d’administration, qui est élu par les membres et composé de ces derniers. Ces coops ont ouvert la voie en matière de prix unitaires, d’étiquetage nutritionnel et de vente de produits en vrac et naturels, car elles ont pour objectifs de proposer des aliments de haute qualité à des prix équitables et de veiller au maintien des ressources financières au sein des communautés. Si vous privilégiez les produits locaux, biologiques ou spécialisés, une coopérative alimentaire est probablement le bon choix pour vous!
L’épicerie Coop Moonbeam
Francophones / communauté minoritaire de langue officielle
Conversion : Consultez leur processus détaillé de conversion d’entreprise
L’épicerie coop Moonbeam représente un formidable exemple de conversion d’une entreprise individuelle à but lucratif en une épicerie coopérative. Située dans la communauté francophone de Moonbeam, au nord de l’Ontario, L’épicerie Coop Moonbeam constituait pour la collectivité la solution au problème de l’insécurité alimentaire. De nombreuses communautés canadiennes isolées sont confrontées au déclin de leur population, ce qui rend difficile la survie de commerces essentiels. Ainsi, lorsque la personne à la tête de la seule épicerie de Moonbeam a décidé qu’elle fermerait ses portes si elle ne trouvait pas d’acheteur·euse·s avant août 2012, la population de Moonbeam a décidé de s’unir pour adopter le modèle de la coopérative de consommateur·trice·s afin d’assurer sa viabilité. Le succès de cette conversion inspire d’autres communautés canadiennes susceptibles de perdre des commerces privés essentiels. Voici les retombées de cette transition pour la communauté :
- Maintien de l’unique épicerie locale, que la communauté considère comme un établissement économique et social de première importance
- Durant la pandémie de la COVID-19, les personnes à haut risque n’ont pas eu à se déplacer à l’extérieur de leur communauté pour faire leurs courses
- Les membres de la communauté sont en mesure de prévenir l’insécurité alimentaire et le déclin économique local
St. James Town Community Co-operative
PANDC, immigrant·e·s, groupes racisés
Cette coopérative est dirigée par des membres de groupes privés d’équité et au service de ceux-ci, dont les PANDC et les autres personnes racisées, les femmes, les personnes âgées, les jeunes et les immigrant·e·s récemment arrivé·e·s dans le quartier hétérogène de St James, à Toronto, en Ontario. Cette coopérative alimentaire s’est engagée à créer des communautés inclusives grâce à des aliments sains et abordables ainsi que par le biais d’un engagement communautaire. Elle fonctionne comme un organisme à but non lucratif et, à ce titre, tous les bénéfices générés doivent servir à la réalisation de sa mission. La coopérative tient divers ateliers culturels et propose des programmes de lutte contre l’insécurité alimentaire, le marasme économique et le réchauffement climatique. L’un de ses principaux programmes, le « Réseau de microfermes Oasis », vise à encourager les membres à accéder à l’autonomie en matière de « souveraineté alimentaire », un terme qui désigne le droit des personnes à une alimentation saine et culturellement appropriée, produite grâce à des méthodes durables.
Les coopératives d’habitation
Les coopératives d’habitation sont conçues pour lutter contre les problèmes d’accessibilité au logement. Détenues et gérées par les résident·e·s, les coopératives d’habitation permettent souvent de réaliser des économies importantes par rapport à la vie dans des maisons individuelles ou des logements locatifs de configuration comparable. Les membres contrôlent la coopérative grâce à l’élection d’un conseil d’administration, au vote sur le budget annuel de la coopérative et à la création d’une communauté par l’organisation d’événements sociaux et l’accueil des nouveaux résident·e·s. Pour de nombreuses personnes au Canada, les coopératives d’habitation représentent plus qu’un simple toit : elles offrent une solution abordable et sûre en plus d’un sentiment d’appartenance à la communauté, dans un monde de plus en plus individualiste et impersonnel. Les membres résident·e·s achètent des parts de la coopérative en petites quantités et paient des droits d’occupation pour couvrir les services publics, les réparations, les taxes, les intérêts hypothécaires et d’autres coûts opérationnels. Lorsque les membres quittent la coopérative, leurs parts sont rachetées par la coopérative au même prix que celui payé.
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Les autres coopératives de consommateur·trice·s
Cette catégorie est assez large et englobe tous les autres types de coopératives de consommateur·trice·s. Elles fournissent des services comme les arrangements funéraires, la garde d’enfants, les livres, les services publics, la télévision par câble, les services communautaires, etc. Vous trouverez ci-dessous quelques exemples de coopératives de consommateurs de cette catégorie.
Kincardine Ladies Fitness Co-operative
Femmes, personnes âgées
Conversion : A: Consultez le processus détaillé de conversion d’entreprise
B: Consultez le processus détaillé de conversion d’entreprise
Cette entreprise a connu une conversion d’entreprise individuelle à but lucratif vers une coopérative détenue par les consommateur·trice·s. En 2013, la franchise locale de Curves Fitness a été vendue à un nouveau propriétaire qui a menacé de fermer définitivement les portes. Les membres de la salle de sport (dont beaucoup sont à la retraite ou sur le point de l’être) craignaient de ne plus avoir d’endroit où se réunir, faire de l’exercice et poursuivre leur parcours de santé. Par conséquent, ces personnes ont décidé de se regrouper pour reprendre l’entreprise. Elles ont suivi le modèle de conversion d’entreprise en coopérative et ont réussi à récupérer la franchise, qu’elles ont ensuite rebaptisée « Kincardine Ladies Fitness ». La conversion a profité à la communauté en préservant non seulement l’établissement, mais aussi les liens relationnels entre les membres de la communauté.
Aron Theatre Co-op
Autochtones en région rurale
Cette coopérative appartient en partie aux communautés autochtones de Beausoleil et de la Alderville First Nation, et dessert ses membres. L’organisme se décrit comme « un centre culturel qui accueille l’ensemble des membres de la communauté ». En tant que coopérative de consommateur·trice·s, elle fonctionne comme une entreprise à but non lucratif détenue et gérée par ses membres. La coopérative est l’instigatrice d’événements culturels et artistiques et vise à assurer la stabilité financière, la responsabilité et la protection de l’environnement pour la communauté. En outre, la coopérative promeut l’art, le cinéma et les cultures autochtones dans sa région rurale. Soucieuse de combler les écarts de connaissances entre les visions du monde des peuples autochtones et allochtones, la coopérative a institué un comité de programmation autochtone chargé de la sensibilisation.
Pour en savoir plus :
Les organismes à vocation sociale
Des exemples de conversions d’entreprises et de reprises collectives
Les étapes d’une conversion d’entreprise