La vie des Noir·e·s compte. Le racisme et l’oppression ont refait surface récemment aux États-Unis, mais nous reconnaissons que le Canada possède sa propre réalité historique et actuelle en matière de racisme systémique à l’égard des Noir·e·s, des Autochtones et des personnes de couleur. Au Canada, le racisme anti-Noir·e·s trouve ses racines dans l’exclusion sociale, économique et structurelle des Noir·e·s arrivé·e·s dans le Haut-Canada pour échapper à l’esclavage et à la violence. L’exploitation non rémunérée de la force de travail des Noir·e·s par la société coloniale d’origine européenne constitue la pierre angulaire des structures qui ont permis la croissance et le développement du Canada sur des territoires autochtones volés.
LA VIOLENCE POLICIÈRE AU CANADA
Aucune réparation n’a été offerte à ces groupes opprimés, et ce passé influence notre société encore aujourd’hui. Les Noir·e·s continuent de faire l’objet de profilage racial et de contrôles excessifs* par les forces policières. Le taux d’incarcération des Autochtones* dépasse largement celui d’autres groupes au Canada. Les enquêtes sur les femmes autochtones disparues ou assassinées* progressent à un rythme beaucoup trop lent.
Qu’ils soient conscients ou non, les préjugés raciaux des forces policières canadiennes entraînent des conséquences graves et fatales pour les Noir·e·s et les Peuples Autochtones au Canada. De fait, ces préjugés sapent la faculté des services policiers à « protéger et servir ».
Les Noir·e·s et les Autochtones courent davantage de risques de se faire tuer* lors d’interactions avec la police : entre 2000 et 2017, plus d’un tiers des victimes d’affrontements mortels avec la police de Toronto étaient noires*, bien que ce groupe représente à peine plus de 8 % de la population. Les Torontois·e·s Noir·e·s sont 20 fois plus susceptibles d’être abattu·e·s par la police que les résident·e·s blanc·he·s*. À Winnipeg, 60 % des personnes tuées par la police sont autochtones, alors qu’elles ne constituent que 10,6 % de la population de la ville. D’autres groupes racisés au Canada subissent également des niveaux statistiquement disproportionnés de violence policière*, ainsi que de la discrimination et des préjugés dans leurs interactions avec la police.
Il faut souligner qu’au Canada, il n’existe aucun registre officiel du nombre de personnes tuées par des corps policiers. Les données sur l’utilisation de la force par les forces policières ne font pas l’objet d’une divulgation régulière et, lorsque de telles données sont publiées, elles ne tiennent pas compte de facteurs essentiels comme la race et l’origine ethnique. Ainsi, toutes les statistiques ci-dessus proviennent d’études menées par des chercheur·euse·s indépendant·e·s, des journalistes et des organismes de défense des droits. Pour en savoir plus, suivez ce lien: https://thetyee.ca/Analysis/2020/06/02/Canada-Race-Based-Violence/*
LA JUSTICE RACIALE DANS LE SECTEUR COOPÉRATIF
À la FCCT, nous estimons que passer sous silence les injustices vécues par la communauté noire revient à perpétuer la répression, l’asservissement et l’exploitation des Canadiens Noir·e·s.
Ne pas être raciste ne suffit plus. Nous devons être férocement ANTI-racistes de façon à promouvoir la protection, la guérison, la reconnaissance et le bien-être des populations noires.
Nous sommes conscient·e·s que les postes de pouvoir au sein du secteur coopératif canadien sont détenus en majorité par des personnes blanches, de sorte que les emplois et les milieux de travail dans ces domaines sont soumis aux préjugés et au racisme des Blanc·he·s.
Par ailleurs, nous souhaitons reconnaître, centrer et valoriser la riche histoire de la coopération économique des communautés noires, autochtones et racisées. Pour parvenir à une justice économique et sociale pour toutes et tous, nous devons bâtir de nouveaux modèles économiques qui évitent de reproduire le racisme et les inégalités systémiques du capitalisme.
Le leadership, les valeurs et les pratiques économiques des communautés noires et racisées représentent les piliers de l’économie solidaire actuelle et à venir.
The Black Women’s Professional Worker Co-op
Freedom Dreams Co-operative Education
Multicultural Health Brokers Co-op
Social Economy Through Social Inclusion (SETSI)
Solid State Community Industries
LA JUSTICE RACIALE À LA FCCT
À la FCCT, nous veillons à ce que le secteur coopératif et notre milieu de travail correspondent à un environnement inclusif où nous condamnons le racisme sous toutes ses formes, qu’il soit flagrant, subtil ou composé de micro-agressions.
La gouvernance de la FCCT comprend maintenant un comité « Justice, équité, diversité et inclusion » (JEDDI), qui a rédigé et approuvé un plan d’action JEDDI évolutif. Celui-ci vise à favoriser la diversité raciale, l’inclusion et la justice au sein du mouvement des coopératives de travail au Canada.
Ce plan comprend deux nouvelles sources de financement pour promouvoir la justice raciale dans le secteur des coopératives de travail canadiennes : une pour les projets de justice raciale* et une autre pour le développement professionnel des personnes racisées actives dans le secteur*.
Nous nous efforçons également de favoriser le développement de coopératives et d’entreprises sociales détenues et gérées par des personnes racisées grâce à notre Projet de conversion d’entreprises JEDDI*; nous sommes en train de traduire en français ces pages sur notre site web.
À l’interne, la FCCT s’engage à réviser périodiquement ses processus d’embauche, ses structures organisationnelles et le niveau de diversité raciale au sein de son organisme. Nous voulons ainsi nous assurer de représenter et d’exprimer des opinions qui nous permettront de démanteler réellement les idées et les pratiques néfastes de notre milieu de travail.
Cela constitue seulement les premières étapes pour combattre le racisme ancré en nous à l’échelle individuelle ainsi que les attitudes néfastes, les convictions nocives et les structures oppressives implantées dans le secteur coopératif. Nous appelons nos collègues, nos pair·e·s et nos collaborateur·rice·s solidaires à entamer cette transformation avec nous.
Merci à la SSG pour la permission de travailler à partir de leur déclaration originale*
Cette déclaration a été retravaillée par Janielle Maxwell, coordonnatrice du projet de conversion d’entreprises JEDDI de la FCCT, et approuvée par les membres du comité consultatif PANDC et du comité exécutif de la FCCT.
Mars 2023
* en anglais