Par Kenzie Love
Le mot grec metanoia, qui fait référence à une réorientation, est celui qui a inspiré le nom de la Metanoia Farmers Workers Co-operative de Winnipeg, fondée en 2011.
« Les membres ont choisi ce nom pour refléter un changement de mentalité en ce qui concerne notre relation avec la terre », a mentionné Kay Drudge, membre de la Coop. « L’idée est de prendre soin de la terre, d’apprendre d’elle, et pas seulement d’en extraire des ressources. »
Qu’un mot grec soit à l’origine du nom peut sembler un choix judicieux, alors que nous vivons dans une société où l’agriculture est en effet un concept étranger pour de nombreuses personnes. C’est d’ailleurs pour démystifier cette pratique que l’équipe de Metanoia travaille d’arrache-pied depuis sa fondation. Avec son programme d’agriculture soutenue par la communauté, la Coop cherche à bâtir des relations entre ses membres et la clientèle de la ferme et à renforcer le sentiment d’appartenance à la terre chez les gens. Sur son site web, on y lit que la Coop ne « cultive que des variétés à pollinisation libre en mettant en pratique des méthodes de production biologiques. Les membres travailleur·euse·s cherchent à réduire la mécanisation du travail agricole : en travaillant de leurs mains, avec de simples outils, la relation avec la terre et le souci d’en prendre soin sont au premier plan. »
C’est par sa structure horizontale et sa prise de décision par consensus que le modèle des coopératives de travail a séduit les personnes fondatrices de Metanoia, dit Kay Drudge, à la Coop depuis quatre ans.
« Nous sommes ainsi libres de prendre des décisions collectivement sans qu’une seule personne accapare le pouvoir », ajoute Kay. « Ce modèle vient avec son lot de défis, mais de façon générale, il s’est avéré bénéfique. »
Après avoir obtenu son diplôme de la Canadian Mennonite University (CMU), Kay cherchait un emploi qui lui permettrait de se rapprocher de la terre et de cultiver sa propre nourriture : iel a donc rejoint Metanoia. En ce sens, cette expérience agricole s’est révélée précieuse.
« J’ai le sentiment d’avoir appris à interagir avec le territoire et à cultiver mes propres aliments », dit-iel. « Plus on s’intéresse à l’agriculture, moins on a l’impression de s’y connaître. Somme toute, c’est une expérience vraiment gratifiante : je pense avoir acquis de nombreuses compétences et une meilleure compréhension dans le domaine. »
Comme dans toutes les fermes, les membres de Metanoia ont dû jongler avec des horaires prolongés durant les saisons de culture et de récolte, tout en occupant un autre emploi durant les mois d’hiver. Kay reconnaît qu’il s’agira probablement d’un défi permanent pour la Coop.
Cela dit, cette réalité ne l’empêche pas d’entrevoir un avenir prometteur à la ferme, alors que Metanoia continue d’intégrer des innovations pour favoriser la viabilité du projet, comme son système de semis direct, qui a su attirer les abeilles mellifères l’an dernier.
« Ce qui nous stimule actuellement, c’est l’idée d’utiliser cet espace le mieux possible afin d’y créer un petit écosystème de bons soins », ajoute Kay.
Bien que Metanoia ait déjà bien entamé sa saison d’agriculture soutenue par la communauté, si vous vivez dans les environs de Winnipeg et aimeriez recevoir un panier de légumes à la mi-septembre, n’hésitez pas à vous inscrire en cliquant sur ce lien. Vous pouvez vous renseigner sur d’autres options ou les produits de l’année prochaine en cliquant sur ce lien.