Le Global Innovation Coop Summit réitère la valeur de la collaboration parmi les coops

Par Kenzie Love

Le mois dernier, à l’occasion du Global Innovation Coop Summit, le Portugal a accueilli des membres du secteur coopératif venant de plus d’une trentaine de pays. L’intention de l’événement : inspirer et favoriser le développement d’entreprises coopératives et mutuelles dans le monde entier qui, grâce à l’innovation collaborative, puissent faire face aux points de basculement.

Fidèle à son thème, le Sommet n’a pas éludé les défis qui poussent aujourd’hui la planète au bord du gouffre – qu’on parle du climat, de la géopolitique, de la technologie ou de la société. Au contraire, il a souligné l’importance de la collaboration entre les coopératives pour y faire face, un principe qui a d’ailleurs transparu dans le programme de l’événement : présentations, ateliers, séances de réseautage, etc. Les personnes participantes y ont abordé, entre autres, la création de partenariats internationaux solides, l’intégration de principes ESG (environnementaux, sociaux et de gouvernance) à l’ensemble des opérations de leur coopérative ainsi que l’utilisation de l’IA pour renforcer la transparence, l’éthique décisionnelle et la reddition de comptes.

« Ce n’était pas une conférence de bla-bla où l’on se contente de réciter des listes de meilleures pratiques », explique Daniel Brunette, directeur principal des affaires externes de Coopératives et mutuelles Canada. « Le Sommet se voulait un genre d’immense atelier. »

Même si les personnes participantes ne sont pas arrivées – ni reparties – avec toutes les réponses aux problèmes soulevés, une lueur d’espoir brillait malgré tout. Le Sommet a rassemblé ce que Brunette appelle des « esprits rêveurs pratiques », déterminés à assurer la prospérité du mouvement coopératif, et non simplement sa survie. La clé pour y parvenir? Que les coopératives restent ancrées dans leurs principes et leurs valeurs. 

« Avec ce qui se passe dans le monde, surtout au sud de la frontière, les coops se démarquent d’autant plus et leur nécessité s’impose davantage », ajoute Brunette.

Cathy Statz, éducatrice coopérative, reconnaît aussi l’importance de mieux définir la particularité du modèle coopératif, surtout dans une ère d’innovations comme l’IA. Selon elle, les avancées technologiques pourront certes aider les coops à certains égards, mais elles ne leur procureront pas un avantage concurrentiel face aux entreprises conventionnelles. 

« On a beau exceller et être à l’avant-garde en matière d’innovations technologiques, si on n’adopte pas l’approche coopérative, alors en quoi se distingue-t-on d’autres organisations capables de faire pareil que nous – et sûrement avec plus de moyens? », demande-t-elle.

Même pour les coops bien pourvues en ressources, l’affirmation de leur particularité demeure importante. Comme le mentionne Alexandra Wilson du groupe consultatif sur l’identité coopérative de l’Alliance Coopérative Internationale, même si les grandes coopératives florissantes n’ont peut-être plus besoin de se battre pour survivre, elles doivent encore se battre pour se distinguer.

Elle pose la question : « Qu’est-ce qui distingue les coops, aux yeux de leurs membres, mais surtout des non-membres? »

Chose certaine, une différence claire tenait à la volonté des personnes participantes de faire part de leurs idées et meilleures stratégies pour relever les défis de l’heure, plutôt que de les garder pour elles-mêmes. En donnant aux gens les moyens d’agir, en cultivant la confiance et en cocréant un changement réel et durable (le but même du Sommet), les coops peuvent prouver toute l’importance de la collaboration, surtout à une époque de grands besoins comme la nôtre.