Curbside Farms fait la promotion de l’agriculture urbaine

Par Kenzie Love

L’équipe qui a fondé Curbside Farms était, à l’époque, un club universitaire militant pour la représentation proportionnelle. Aujourd’hui, Curbside Farms est une coopérative de travail vouée à l’agriculture urbaine. L’équipe fondatrice n’avait pas prévu, au départ, que leur projet évoluerait en zigzag, mais ses membres n’ont aucun regret.

« Avions-nous anticipé que notre parcours nous mènerait ici? En un mot : non », admet le cofondateur Eric Buhne. « Pas du tout. Mais je suis heureux d’être là où nous sommes. »

Eric Buhne a aidé à former le club universitaire en question, connu sous le nom de « Fair Vote », ayant comme visée de militer pour la représentation proportionnelle à l’approche d’un référendum provincial sur la question, organisé en 2018. Malgré l’échec du référendum, le groupe est resté intact; il s’est tourné brièvement vers le logement coopératif avant de décider de se consacrer à l’agriculture urbaine.

Ayant au départ comme vocation d’aider les gens à utiliser les bordures de boulevard pour l’agriculture urbaine, Curbside Farms contribue aussi à la création de platebandes domestiques à partir de matériaux recyclés et offre des conseils et du soutien en jardinage. La coopérative organise également divers ateliers et événements.

Le cofondateur Ian DeJong explique que l’agriculture urbaine les a interpelés pour plusieurs raisons.

« Nous pensons que, sur le long terme, notre coopérative peut devenir une source de bien-être pour ses membres, ce qui est autrement difficile à trouver dans le monde d’aujourd’hui », explique-t-il. « L’agriculture urbaine est riche de sens. Elle nous connecte à la terre et nous rapproche de notre voisinage. »

Sur le plan pratique, la coopérative mise sur l’agriculture urbaine pour remédier aux problèmes d’insécurité alimentaire qui touchent beaucoup de personnes à Victoria, ville située sur une île fortement dépendante des aliments importés. Si Eric Buhne et Ian DeJong louent le mouvement grandissant de l’agriculture régénérative à petite échelle sur l’île, ils pensent tout de même qu’il est important d’aider les habitant·es de Victoria à cultiver leur propre nourriture.

« Nous avons besoin d’agriculteurs et d’agricultrices professionnel·les », déclare Buhne. « Mais nous croyons que ce n’est pas suffisant pour atteindre nos objectifs. C’est pourquoi nous voulons former et autonomiser les personnes pour qui l’agriculture n’est pas nécessairement un gagne-pain, mais peut-être un passe-temps ou une activité. »

La coopérative a fait ses premiers pas dans le secteur coopératif en novembre 2022, à la conférence de la Fédération canadienne des coopératives de travail (FCCT), tenue à Vancouver. Même si intégrer la FCCT ne faisait pas partie du plan initial, Buhne explique que le sentiment d’appartenance qu’il a partagé avec une autre cofondatrice, Sonja Pinto, lors de la conférence leur a confirmé qu’ils prenaient la bonne décision.

« C’est emballant de se retrouver avec des personnes qui pourraient être notre concurrence, mais l’ambiance est tout autre », affirme Buhne. « C’est une grande communauté qui se rassemble. »

Continuer à cultiver cet esprit de communauté sera une priorité dans les prochaines années pour la coopérative Curbside Farms, qui cherche à élargir son cercle de membres et son infrastructure, tout en préservant ses liens personnels avec les personnes qu’elle appuie.

« Les gens ont envie d’apprendre, d’explorer », dit Buhne. « Et c’est tellement plaisant d’aider à leur offrir ces expériences et de les voir s’enthousiasmer pour l’agriculture urbaine et la vie communautaire. »