Par Kenzie Love
La sensibilité de Linda Best pour les problèmes de santé liés à l’alimentation a commencé au début des années 2000, alors qu’elle était directrice de la Régie de la santé de la capitale à Halifax. Elle a notamment remarqué comment le déclin de la production agricole locale affectait la population en Nouvelle-Écosse. C’est ce qui l’a poussée à convoquer un sommet sur l’alimentation en 2009, pour finalement fonder la Coopérative d’investissment FarmWorks Ltée. Enregistrée en 2011 comme une coopérative à but lucratif, elle est aussi un fonds d’investissement pour le développement économique communautaire (CEDIF, en anglais). FarmWorks fournit en effet de l’investissement communautaire de manière stratégique et responsable dans les domaines de la production et de la distribution alimentaires. Elle en fait également la promotion, tout cela dans le but d’accroître l’accès de la population néo-écossaise à de la nourriture locale issue de l’agriculture durable.
Son équipe fondatrice est convaincue que l’investissement et l’achat locaux représentent une foule d’avantages pour la santé, mais aussi sur les plans économique, social et environnemental. FarmWorks arrive à soutenir le secteur alimentaire grâce à un fonds d’investissement pour le développement économique communautaire. La population de la Nouvelle-Écosse peut ainsi acquérir, chaque année, des actions communes dans un portefeuille diversifié, composé d’entreprises au rendement intéressant en termes de retour sur investissement. La coop participe à notre programme de REER et CELI récemment rebaptisé «Le Capital pour le bien commun » (disponible en anglais seulement). Ce programme est ouvert à toutes les coopératives, aux fonds d’investissement pour le développement économique communautaire et aux entités similaires ainsi qu’aux organismes à but non lucratif (OSBL) possédant des parts et des obligations admissibles.
Les investissements à travers FarmWorks proposent un financement de type dette subordonnée qui profite aux fermes et aux entreprises de transformation et de production alimentaire à valeur ajoutée. À terme, cette formule favorise une agriculture viable et durable et assure un approvisionnement en nourriture saine. Dans ce secteur d’affaires, cependant, l’accès aux ressources — financières ou autres — est parfois difficile, particulièrement pour les jeunes entrepreneur∙e∙s ou les personnes qui ne sont pas admissibles au financement auprès des institutions de prêt régulières.
Pour y répondre, FarmWorks a prêté sept millions cent mille dollars à des entreprises néo-écossaises, toujours guidée par sa vision d’un milieu agricole sain pour une alimentation saine. La coop a ainsi soutenu le milieu de la production agricole, mais aussi de la restauration, des cafés, des boutiques, des marchés fermiers, tout comme des entreprises de production de semences, de brasserie de bière et de production de cidre. Linda Best reconnaît qu’il y a encore du travail à faire pour rendre l’approvisionnement alimentaire de la province entièrement local. Il n’empêche qu’elle tire une grande satisfaction de son expérience d’engagement au sein de sa coop.
« J’ai la chance, d’un côté, d’interagir avec les plus de 500 actionnaires de FarmWorks, et de l’autre, de collaborer avec plus de 140 entrepreneures d’entreprises alimentaires en démarrage ou en croissance. Vraiment, c’est ça qui me motive. »
Lorsqu’elle pense à l’avenir, Linda Best est d’avis que la population néo-écossaise aura toujours besoin d’un accès facilité à des aliments sains; les productrices et producteurs fermiers locaux, eux, continueront d’avoir besoin d’une rémunération juste pour leur travail. La production en agriculture durable, affirme-t-elle, constitue une des voies possibles pour résoudre les enjeux environnementaux grandissants de la province.
« Il y a place à l’amélioration en termes de production alimentaire locale en Nouvelle-Écosse », ajoute-t-elle. « On peut faire encore mieux quand il s’agit de rendre des aliments sains accessibles à l’ensemble de la population, de distribuer équitablement cette nourriture, de s’assurer que tout le monde ait des chances égales de prendre part au système alimentaire. »
FarmWorks, à l’instar d’une soixantaine de groupes, s’est inscrite comme membre associé de la FCCT afin d’avoir accès à notre programme de REER-CELI Le Capital pour le bien commun (pour en savoir, cliquez ici).Quelle fierté pour la FCCT de collaborer avec FarmWorks et de faire rayonner son travail essentiel en Nouvelle-Écosse!