Les membres de MamboMambo sortent des sentiers battus

Kenzie Love

MamboMambo, c’est d’abord une équipe de spécialistes du design et du développement de Québec qui n’arrivaient pas à se réaliser dans leur vie professionnelle. Guillaume Beaulieu se souvient qu’à l’époque, ses collègues et lui ne se sentaient ni valorisé·e·s ni épanoui·e·s au travail.

« Quand on a fondé la coop, tout le monde travaillait pour d’autres agences, explique-t-il. Dès le début, on était une équipe de personnes qui haïssaient leur job. On ne se sentait pas écouté·e·s, on était les dernières recrues de nos agences. On faisait juste régler des problèmes. On faisait tout ce qu’on nous demandait de faire, en fait. Bref, on n’avait pas vraiment l’impression de faire partie de ces agences-là. »

Pour l’équipe fondatrice de MamboMambo, le modèle coopératif représentait une bouffée d’air frais; une occasion de monter une boîte qui offrirait des services d’image de marque avec du design et du développement web sur mesure. Guillaume ajoute que l’idée de mener leur propre projet était très attrayante :

« Tout le monde avait un sentiment d’appartenance. On n’avait pas de boss, au sens où on n’avait pas de hiérarchie. Pour nous, c’était énorme, parce que dans nos anciennes agences, il y avait des boss qui gardaient tous les profits. On faisait tout le travail et ces personnes-là profitaient. Et on voulait créer quelque chose d’un peu plus humain, où les gens sont payés selon la quantité de travail qu’ils font, où tout le monde partage les profits. C’était le choix logique. C’est pour ça qu’on a fondé la coop. »

La coop a grandi depuis sa création, il y a 10 ans, mais pour Guillaume, une forme de camaraderie demeure entre les membres. Les divisions auxquelles on s’attendrait dans une entreprise plus classique sont absentes grâce à l’approche collaborative qui règne dans le bureau à aire ouverte.

Guillaume poursuit : « Il y a tellement d’avantages au fait d’être une coop. On n’a pas de pratiques douteuses. On se reconnaît dans le travail qu’on fait parce que tout le monde touche à tout. C’est quelque chose qui est important pour nous. Les décisions ne se prennent pas derrière des portes closes. D’ailleurs, on n’a pas de portes ici. »

S’il valorise la liberté de créer qu’offre MamboMambo, avec le recul, Guillaume trouve que la coop aurait pu accorder plus d’importance aux aspects pratiques de la gestion d’entreprise. Il estime que les bonnes pratiques comptables sont cruciales pour qui veut voir réussir sa coop (un constat que partage le reste de l’équipe) :

« Je sais que la comptabilité, c’est pas sexy. Mais au début, c’est quelque chose qu’on a négligé parce qu’on voulait vraiment travailler sur nos projets créatifs. Comme notre domaine, c’est la créativité, on n’avait pas l’impression que c’était important. Mais en ce moment, je pense que c’est un outil qui informe nos choix et nos orientations. Est-ce qu’on prend les bonnes décisions? »

Il ajoute : « Mon conseil pour les gens qui veulent se lancer en affaires, que ce soit dans le domaine créatif ou non, c’est de trouver une personne fiable pour s’occuper de la comptabilité. »

Maintenant que sa comptabilité est sous contrôle, MamboMambo peut se consacrer à d’autres questions plus stimulantes qui seront abordées lors de son assemblée générale annuelle, en août, notamment la possibilité de se lancer dans le design d’animation, d’investir une partie de sa réserve impartageable ou de devenir propriétaire d’un bureau. Quant à Guillaume, il a bien hâte de voir ce que l’avenir réserve à la coop.