
Par Kenzie Love
La coopérative Lichen Community Systems a été fondée en 2024 par quatre personnes ayant à cœur de développer la pratique de la conception communautaire. Basée sur le principe « Rien sur nous sans nous », la conception communautaire va au-delà de la consultation et de la co-création et permet aux collectivités de développer et d’utiliser des technologies et systèmes qui peuvent leur appartenir. L’équipe fondatrice a eu l’idée de créer Lichen pour remédier à l’écart grandissant qu’elle a constaté entre le travail de conception et les modèles de gouvernance traditionnels.
« Nos membres travaillent depuis très longtemps dans le domaine de l’accessibilité et de l’inclusion numériques », explique Michelle D’Souza, cofondatrice. « Nous sommes arrivé·e·s au point où nous aimions ce que nous faisions, mais nous voulions travailler différemment. Nous avions commencé à nous impliquer dans des coopératives, et cette manière de travailler nous plaisait, alors nous avons décidé de former une coopérative dirigée par les travailleur·euse·s. »
Comme le souligne Michelle D’Souza, l’inclusion numérique importe aux membres de Lichen, car iels croient que les gens devraient pouvoir interagir avec la société comme bon leur semble et que l’accessibilité joue un rôle clé pour y parvenir. Un tel accès est cependant souvent limité pour les personnes avec un handicap – une situation que Michelle D’Souza cherche à changer par l’entremise de Lichen.
« À mes yeux, c’est important que notre travail vise à fournir cet accès autant que possible et selon les préférences des gens », dit-elle.
Le modèle de coopérative de travail était donc un choix tout naturel pour Lichen, d’après Colin Clark, cofondateur. Le coopératisme s’aligne sur les principes de la conception communautaire, comme la création de consensus et la prise de décisions directe – des principes qui n’étaient pas toujours appliqués dans les autres milieux de travail de Colin Clark.
« On doit s’arrêter et se questionner sur la façon dont on travaille », mentionne-t-il. « “Comment notre travail est-il structuré? Comment gère-t-on nos activités?” Dans mon cas, le coopératisme était une façon de résoudre certaines de ces questions épineuses, car le travail est accompli par les personnes qui le dirigent et le détiennent. »
Le nom de la coopérative reflète cette approche. Il a été inspiré par des partenaires qui ont comparé le développement de technologies et de logiciels à la croissance du lichen : un processus lent, délibéré et collaboratif. Colin Clark reconnaît que ce processus comporte parfois des défis, mais il le préfère indéniablement à une structure plus hiérarchique.
« Nous progressons parfois plus lentement, mais c’est parce que nous devons travailler de manière intentionnelle », explique-t-il. « Il faut s’arrêter et réfléchir collectivement aux préférences et aux besoins de chaque personne. Je dois dire que c’est un énorme, énorme soulagement pour moi, après les difficultés que j’ai rencontrées en tant que gestionnaire. »
Les membres de Lichen espèrent avoir plus d’occasions à l’avenir de collaborer avec d’autres coopératives pour concevoir des systèmes numériques et fournir du matériel de formation sur l’accessibilité numérique à d’autres organisations. L’équipe, bien qu’elle veut élargir ses activités, prévoit d’assurer la croissance de la coopérative dans l’esprit de son nom : d’une manière organique et naturelle.