Retour sur le congrès virtuel 2024 de la FCCT

Par Kenzie Love

Du 19 au 21 novembre, la FCCT a tenu son deuxième congrès entièrement virtuel, intitulé « Libérons le potentiel des coops de travail (vers la réussite) ». Dans l’esprit de ce thème, l’événement a mis en lumière les grands enjeux économiques, sociaux et environnementaux auxquels font face les travailleur·euse·s et les coopératives de travail, tout en célébrant la créativité, la passion et l’enthousiasme dont font preuve ces coopératives pour relever ces défis. Des activités de réseautage et de visionnement du congrès, organisées avec le soutien de la FCCT un peu partout au pays, ont permis de satisfaire le souhait des participant·e·s de faire du réseautage, un aspect fondamental des conférences en personne, sans pour autant alourdir leur budget financier ou leur bilan carbone. 

Russ Christianson, l’un des principaux panélistes du congrès, a mentionné que les coops de travail pourront profiter de deux retombées majeures qui découleront des défis du Canada au cours des prochaines années : d’une part, le grand nombre de propriétaires de petites entreprises qui seront sur le point de prendre leur retraite, un contexte favorable aux conversions en coopératives; d’autre part, le désir des personnes âgées de vieillir chez elles plutôt que dans des établissements de soins longue durée, une occasion à ne pas manquer pour les coops de soins à domicile.

Les autres panélistes ont insisté sur le fait qu’il ne s’agissait pas des seules occasions à saisir. Selon Frédéric Plante du Réseau COOP au Québec, une très grande diversité de coops de travail peuvent fleurir lorsqu’un gouvernement s’engage à les soutenir, comme c’est le cas dans la province. Júlia Martins Rodrigues (originaire du Brésil et établie à Denver), avocate spécialisée en coopératives, a révélé comment des amitiés informelles et la collaboration au sein d’une coop de travail comme Namaste Solar peuvent donner naissance à un réseau de coopératives complexe réunissant plusieurs intervenants. Enfin, l’expérience de Mario Cimet au sein de Solid State Community Industries à Surrey, en Colombie-Britannique, a servi d’exemple édifiant de ce que peuvent accomplir les personnes issues de groupes de migrant·e·s racisé·e·s lorsqu’elles travaillent de manière coopérative et avec des ressources. Dans ce cas-ci, on parle d’un partenariat avec une université, d’un financement provincial et de l’esprit d’hospitalité fondamental ancré dans les cultures autochtones et anticolonialistes.

Le congrès a également fourni une foule de renseignements pratiques aux participant·e·s, notamment sur l’importance d’une saine gestion financière dans le succès d’une coop, la valeur de la cybersécurité comme investissement dans une coop, divers modèles de gouvernance et des moyens d’améliorer le processus décisionnel. 

Pour plusieurs, un moment phare a été l’AGA de la FCCT (veuillez consulter le rapport annuel pour les rapports de la présidence et de la direction générale), durant laquelle on a applaudi les directeur·trice·s Reba Plummer et Martin Van Den Borre, procédé à l’élection de Daphane Nelson et salué le départ des directeur·trice·s Jessica Provencher et Chris Nichols à la fin de leur mandat dévoué respectif. Merci à Jessica et Chris pour leurs nombreuses contributions.  On a également assisté à une émouvante cérémonie de remise de prix, décernés cette année à SSG et à Juliet ‘Kego Ume-Onyido, conseillère du conseil d’administration de la FCCT pour les PANDC. Dans son discours de remerciement pour le prix Mark Goldblatt Merit Award, Juliet a rendu hommage aux gens qui l’ont précédée dans le mouvement coopératif, en déclarant : « Je suis seule sur scène, mais je représente des dizaines de milliers de personnes ». Un moment très touchant.

En dernier lieu, le forum sur la rémunération dans les coops de travail, qui a clôturé le congrès, nous a rappelé qu’il est inutile de cibler les éléments à éliminer du système capitaliste actuel si nous voulons opérer un changement systémique. Bien que la tâche apparaisse colossale, comme l’a observé Alexandria Ocasio-Cortez et comme nous le rapporte Russ Christianson : « Le capitalisme n’a pas toujours existé et il n’existera pas toujours ».

Tout au long du congrès, nous avons pu entrevoir le système économique fondé sur la solidarité que nous désirons créer, un système guidé par le collectivisme et l’établissement de liens. C’est ce sur quoi la coop Transform Practice a mis l’accent dans son atelier « Parlons coopération du travail ». Pour reprendre les mots de Michelle D’Souza, qui participait pour la première fois à l’événement : « Le congrès nous a brièvement présenté beaucoup de personnes très intéressantes qui effectuent un merveilleux travail ». Elle a ajouté : « Je retourne chez moi inspirée et pleine d’espoir. Et avec le monde dans lequel nous vivons, un sentiment d’espoir est une chose très précieuse ».Daphane Nelson a fait remarquer que le défi (et l’occasion) qui se profile nous demande de « transformer notre inspiration en action et de ne jamais oublier les leçons apprises durant ces trois journées. Il y a encore tant de travail à faire! » Nous espérons que le congrès de cette année a su insuffler en chacun·e de ses participant·e·s la même énergie. Nous nous reverrons l’an prochain à Edmonton, du 18 au 20 novembre. Et comme 2025 sera déclarée « Année internationale des coopératives » (AIC) par les Nations Unies, la FCCT prévoit consacrer une journée de son congrès à l’AIC 2025.

Des vidéos et des diapositives de ces sessions de la congrès disponibles seront publiées ici dans les prochains jours.