Jessica Provencher pose un regard rétrospectif sur son passage au CA de la FCCT

Par Kenzie Love

Jessica Provencher, anciennement représentante de la région du Québec au sein du conseil d’administration (CA) de la FCCT, a terminé son mandat en novembre dernier. C’est Hazel Corcoran, directrice générale de la FCCT, qui l’avait motivée à siéger au CA en 2011, à l’occasion d’une rencontre à Québec au Sommet des coopératives de travail. Mme Corcoran a récemment salué le mandat de Mme Provencher.

« Jessica a joint le CA de la FCCT au début de l’âge adulte et a apporté d’immenses contributions durant ses 12 années de service », souligne-t-elle. « Sa sagesse, sa force de caractère et sa gentillesse ont rayonné dans tout ce qu’elle a entrepris : délibérations du conseil d’administration, présidence de comités, animation de séances de congrès, vice-présidence, etc. Si son départ laisse un grand vide au sein du CA de la FCCT, son travail nous aura aussi laissé un legs précieux. Notre organisation a été fortifiée par son passage. »

Ce qui a incité Mme Provencher à siéger au CA, c’est la chance de rencontrer d’autres coopératives de travail canadiennes et de se familiariser avec le secteur des coopératives de travail hors du Québec. Elle estime que la perspective qu’elle a acquise de ce secteur dans le reste du pays constitue l’une des richesses apportées par son implication.

« J’ai pris conscience que le mouvement coopératif, il n’était pas seulement québécois », explique-t-elle. « J’ai compris qu’il existait des coopératives populaires dynamiques hors du Québec. Des coops qui sortaient vraiment des sentiers battus et du cadre hiérarchique. »  

Durant son mandat, Mme Provencher a été amenée à parcourir une grande partie du Canada pour assister aux congrès de la FCCT, expériences dont elle chérit le souvenir.

« Chaque congrès en personne de la FCCT venait renforcer la conviction que nous étions sur la bonne voie, que notre travail valait la peine et qu’il existait vraiment un réseau pour apprendre et nouer contact », dit-elle. « Les congrès étaient toujours des expériences formidables. »

Le passage de Mme Provencher au conseil d’administration lui a donné un aperçu des défis rencontrés par le mouvement des coopératives de travail. Malgré tout, elle ressort de son mandat convaincue que le modèle de la coop de travail est une voie d’avenir. Bien qu’elle ait trouvé difficile de voir certaines coops de travail devoir fermer durant son mandat, elle croit qu’elles sont plus nombreuses à avoir réussi, et ce, grâce à la résilience inhérente à ce modèle.

« L’entrepreneuriat est toujours un défi », reconnaît-elle. « Mais quand on s’unit, le défi est plus facile à relever. »

D’ailleurs, Mme Provencher croit que la FCCT a joué un rôle crucial dans le succès des coopératives de travail canadiennes qui ont résisté à l’épreuve du temps. Elle aimerait que ce soit mieux reconnu.

« Le fait est que la FCCT est forte et bien gérée. Elle constitue un excellent carrefour pour les coopératives, facilitant la prise de contact et les échanges. Je crois que les membres devraient communiquer davantage avec leur fédération, une ressource tellement pertinente. »

Son souhait pour l’avenir? Jessica Provencher espère que les coops de travail continueront d’œuvrer à un monde meilleur, tant au Canada qu’ailleurs dans le monde.

« J’espère que les coops de travail seront assez fortes pour continuer de faire bouger les choses et de profiter à leur communauté », confie-t-elle. « Je pense que les prochaines années seront difficiles, avec la conjoncture politique, les changements climatiques et les problèmes de justice sociale. J’ai toujours aspiré à un monde avec des coops renforcées, capables de faire entendre leur voix. Et je pense qu’en ce moment, c’est plus nécessaire que jamais. »