La FCCT est ravie de présenter Júlia Martins Rodrigues comme conférencière sur le panel d’honneur de son prochain congrès. Chercheuse auprès du International Centre for Co-operative Management, elle parlera de Namasté Solar Networks, accompagnée de Frédéric Plante du Réseau COOP, qui présentera le Parcours COOP; de Russ Christianson de l’Académie des coopératives de travail de la FCCT; et de Mario Cimet de Solid State Community Industries, qui discutera de création de coopératives de travail et de justice alimentaire.
L’intérêt de Júlia Martins Rodrigues pour les coopératives de travail remonte à l’époque où elle était avocate en droits de la personne au Brésil : c’est dans ce contexte qu’elle en est venue à la conclusion qu’un changement de système économique était nécessaire pour assurer la protection de ces droits. Ce constat l’a alors poussée à s’intéresser aux modèles économiques alternatifs et a finalement abouti à sa recherche sur les coopératives multipartites, qui seront au centre de sa présentation. Elle siège actuellement à la Colorado Employee Ownership Commission, où son travail consiste à soutenir la création de coopératives de travail.
Pour Júlia Martins Rodrigues, l’attrait des coopératives de travail réside dans le rôle qu’elles peuvent jouer en matière de diffusion de la démocratie au sein de la société. Elle remarque que, bien que la démocratie soit largement vue comme la forme de gouvernance par excellence, celle-ci ne s’applique que très rarement dans les milieux de travail.
« Lorsqu’on observe notre système économique, de façon générale, on remarque qu’un fonctionnement calqué sur des structures commerciales peu démocratiques prédomine dans nos espaces de travail, lesquels sont, pour la plupart, des organisations non coopératives. Les structures hiérarchiques sont plus fréquentes », explique-t-elle. « Selon moi, [les coopératives de travail] jettent un pont entre la démocratie et le quotidien des gens dans leur lieu de travail : c’est là que nous passons une grande partie de notre temps. »
Reconnaissant les crises économiques, environnementales et politiques auxquelles doivent faire face les coopératives de travail, Júlia Martins Rodriguez croit que la coopération constitue, dans ce contexte, un élément essentiel, qui s’inscrit tout à fait dans le thème du congrès « Libérons le potentiel des coops de travail (vers la réussite) ».
« La réussite des coopératives de travail et des coopératives en général passe par la coopération », dit-elle. « On l’observe lorsque les coopératives de travail œuvrent ensemble au lieu de fonctionner en silos, unissant leurs capacités et leurs forces à celles d’autres coopératives sur le marché pour venir créer des réseaux d’entraide complexes. Ainsi, il est important de comprendre que les coopératives de travail n’ont pas à opérer en vase clos. Elles peuvent rejoindre des instances plus grandes, ce qui, dans certains cas, leur permet de réduire leurs coûts, de s’engager dans des formations et des plaidoyers et de tisser un filet de protection aux côtés d’autres coopératives et partenaires dont les missions convergent. »