Par Kenzie Love
Membre auxiliaire de la FCCT, la coopérative en énergie renouvelable TREC a vu le jour en 1998, fondée par un groupe de personnes à Toronto qui souhaitaient agir collectivement sur leur empreinte carbone. L’équipe s’inspirait particulièrement de l’Allemagne, où le modèle des coopératives en énergie renouvelable avait connu un franc succès.
« Ces personnes savaient qu’elles pouvaient faire de petits changements à l’échelle individuelle, explique Mary Warner, codirectrice générale à TREC, mais elles voulaient unir leurs forces pour en faire plus. »
Il y a d’abord eu la première éolienne en milieu urbain en Amérique du Nord, construite en 2002 à Toronto. Puis, l’équipe a milité en faveur de la Loi sur l’énergie verte en Ontario et appuyé la création de la coopérative SolarShare, qui compte aujourd’hui plus de 50 projets en énergie solaire dans la province. La décision de former une coopérative, souligne madame Warner, reflétait une philosophie bien ancrée :
« L’équipe fondatrice tenait beaucoup à agir collectivement. Le modèle coopératif était attrayant, car il permettait aux gens de participer ensemble à une solution. En matière de changements climatiques, les répercussions d’un geste individuel se multiplient quand on agit collectivement. Le modèle coopératif s’inscrivait parfaitement dans cette volonté d’agir ensemble pour le bien de la communauté, et de permettre aux gens de participer au-delà du geste individuel. »
Madame Warner s’est jointe à TREC en 2009 en tant qu’agente d’administration. Si elle travaille encore pour la coop, c’est qu’elle aime voir l’énergie renouvelable prendre son envol.
« Les grandes idées ne manquent pas, mais c’est le fait de voir un projet se concrétiser, puis réussir de manière autonome qui m’inspire », résume-t-elle.
Madame Warner reconnaît que l’émergence de l’énergie renouvelable comme solution de rechange viable s’accompagne de défis pour TREC. Citons par exemple le fait d’aider d’autres organismes sans but lucratif et d’autres coopératives à envisager les obligations communautaires comme outil de financement par l’intermédiaire de Tapestry Community Capital, une solution novatrice qui n’est pas forcément bien comprise de prime abord.
« On rencontre toujours des difficultés quand on innove, rappelle-t-elle. Notre secteur d’activité est encore en construction. Nous essayons d’appuyer l’incubation et le démarrage de coops en énergie renouvelable. Nous voulons bâtir un marché pour ces coops en Ontario, et avec Tapestry, nous essayons d’aider les organisations de partout au pays à miser sur les obligations communautaires pour lever des fonds. Mais ce mécanisme reste méconnu, autant dans les organisations qui pourraient en bénéficier que parmi les personnes susceptibles d’investir. Nous sommes convaincu·e·s que cette façon de faire porte un grand potentiel de changement, mais le défi, c’est de faire passer le message. Parfois, c’est difficile de repousser les limites. »
Cela dit, madame Warner encourage toutes les personnes qui s’intéressent aux coops en énergie renouvelable à sauter sur l’occasion :
« L’action collective peut changer les choses et les coops sont un excellent vecteur d’action collective. La démarche n’est pas toujours simple, mais on a beaucoup plus d’influence quand on agit ensemble. Voilà mon conseil : même quand c’est difficile, c’est possible! »