Par Kenzie Love
Le premier congrès virtuel de la FCCT a débuté avec une activité amusante pour briser la glace. Guidé∙e∙s par Sandra Allen, administratrice pour la Colombie-Britannique et membre de la coop Shift Delivery, nous avons tenté d’imaginer à quoi ressembleraient des grands titres de journaux dans 10 ans afin de nous projeter dans l’avenir du mouvement des coopératives de travail. Sandra nous a encouragé∙e∙s à choisir un ton plein d’espoir, et nous avons pris ses instructions à cœur alors que nous imaginions une économie mondiale du futur dans laquelle les coopératives de travail prédomineraient. Au cours d’une courte chasse au trésor, elle nous a également demandé de dénicher un objet plus petit que notre ongle, puis plus vieux que nous-mêmes. Tant des trouvailles originales chez les participant∙e∙s!
Reba Plummer, membre de Urbane Cyclist, présidente du CA de la FCCT et administratrice pour l’Ontario, nous a souhaité la bienvenue et a ensuite officiellement ouvert le Congrès en commençant par une reconnaissance territoriale. Comme l’a répété Reba plusieurs fois durant le congrès, la FCCT est consciente que la reconnaissance territoriale n’est pas suffisante. C’est pourquoi nous avons récemment approuvé un plan d’action chapeauté par notre comité JEDDI afin de mettre en place « justice, équité, diversité et inclusion » au sein du mouvement coopératif.
Ensuite, ce fut le temps de notre panel d’honneur. Des présentateurs et présentatrices du Canada et d’ailleurs se sont penché∙e∙s sur les défis et opportunités propres au mouvement coopératif (voir à ce sujet l’article de Elias Crim dans cette infolettre). Les panélistes étaient d’accord : la pandémie a mis en lumière les fragilités du système de capitalisme, et c’est le moment idéal pour se saisir de l’intérêt général grandissant envers un nouveau modèle économique.
Les participant∙e∙s au Congrès ont ensuite eu la chance de prendre part à l’un des trois ateliers en simultané d’apprentissage par les pair⋅e⋅s portant sur les sujets suivants : les avantages offerts par les coopératives de travail; comment attirer les talents/ les travailleur.euse.s dans notre mouvement; et comment engager les membres dans la gouvernance de leur coopérative. Une des conclusions de ces ateliers a été que le modèle coopératif n’attire pas tout le monde, mais que les récompenses en valent la peine pour celles et ceux qui sont prêt∙e∙s à s’engager. Comme l’a souligné Jaime Cuevas Mercado, de la coopérative de travail REM Solar à San Juan, Puerto Rico : « Seul.e, on va plus vite. Ensemble, on va plus loin. »
La première journée du congrès s’est conclue avec une présentation co-animée par le réseau de développeurs CoopZone, lors de laquelle nous avons pu explorer les conversions en coopératives ainsi que les politiques publiques qui appuient de telles démarches et le développement des coopératives de travail en général. Avec un nombre croissant de propriétaires de petites entreprises au Canada qui approchent ou ont déjà atteint l’âge de la retraite, le concept de reprise collective par les employé.e.s prend de l’ampleur. Comme a fait observer la directrice des programmes de formation, Meg Ronson, cette option ne fonctionne pas pour tout le monde. Par contre, même si une faible proportion de petites entreprises choisissait cette voie, cela pourrait déjà avoir des effets transformateurs.
La seconde journée s’est ouverte sur une présentation du comité JEDDI (justice, équité, diversité et inclusion) de la FCCT, animée par une de ses membres, Susanna Redekop, du réseau Local Food and Farms Co-ops. Sa présentation, comme celles d’autres panélistes, a mis en lumière les importantes contributions des membres des communautés racisées et autochtones (« BIPOC ») au mouvement des coopératives de travail. On y a également soulevé les avantages pour le secteur des coops de travail à poursuivre son engagement essentiel dans la construction d’une justice raciale. Finalement, on a mentionné ce que le secteur coopératif doit mettre en place pour répondre aux besoins des communautés racisées. Ce fut une session d’une grande puissance. Une personne participante souhaitant se joindre au comité JEDDI l’a même qualifiée de « complètement géniale! ». Dans le cadre de cette initiative, comme l’a annoncé Reba Plummer, la FCCT est heureuse de viser à trouver deux conseillères ou conseillers racisé∙e∙s pour rejoindre le conseil d’administration (voir l’article à ce sujet dans notre infolettre pour obtenir plus de détails sur les postes à combler).
L’AGA de la FCCT s’est tenue après ces ateliers (voir l’article de Kaye Grant à ce propos). Un moment phare de l’AGA a été la remise du Prix des meilleures pratiques en coopératives de travail, discerné à London Brewing, et du Prix du mérite Mark Goldblatt, remis à Eric Tusz-King. Ces prix visent à souligner leur remarquable contribution au mouvement coopératif (voir l’article à ce sujet dans notre infolettre). L’assemblée générale a également élu par acclamation (ou réélu dans certains cas) quatre membres du conseil d’administration.
Lors de la dernière journée du congrès, l’atelier sur le financement des coopératives de travail a offert un aperçu des outils accessibles aux coops et de ce que recherchent les financeurs. Par la suite, l’atelier portant sur le marketing a exploré l’importance de ce volet dans la réussite d’une coopérative de travail. Comme l’a mentionné le présentateur Russ Christianson, le marketing touche à l’ensemble des activités d’une coop dès les premiers moments de sa conception. C’est donc un aspect que toute coopérative de travail devrait considérer.
Terminons avec ce commentaire tiré d’un formulaire d’évaluation du congrès : « C’est toujours un plaisir de prendre part aux congrès de la FCCT! On y retrouve un grand esprit de communauté; tout le monde y est le bienvenu. Toujours une grande variété de présentations et d’ateliers intéressants. Toujours une foule de nouvelles perspectives. Très orienté vers la construction d’une communauté coopérative au sein du mouvement. Très accessible! »
Le congrès de l’année prochaine se tiendra à Vancouver du 17 ou 19 novembre (espérons-le!), et certains ateliers seront également présentés en ligne. Restez à l’affût des détails à venir dans les prochains mois.