Par Kenzie Love
Ces temps-ci, les conversions en coopératives ont la cote tandis que de nombreux propriétaires d’entreprises au Canada prendront leur retraite dans les prochaines années et que peu ont établi un plan pour la relève. Les études indiquent que dans la majorité des cas, la conversion d’entreprise en coopérative s’avère une manière de préserver des emplois et des services essentiels, notamment dans les communautés rurales. Fort de ce savoir, un trio de la Colombie-Britannique aux habiletés variées, mais complémentaires, s’est réuni pour lancer la CoActive Developments Worker Co-op.
« Nous constatons de nombreuses situations où les propriétaires souhaitent prendre leur retraite », avance le cofondateur Marty Frost. « Nous voulions leur offrir la possibilité de vendre leurs entreprises à leurs employé·e·s en tant que coopérative de travail. »
Marty Frost, un créateur de coopératives chevronné s’est allié à Chris Galloway, un conseiller dans le domaine des caisses populaires et à Daphane Nelson, une spécialiste en développement d’entreprises. Dans les prochains 12 à 18 mois, ce trio compte effectuer entre 10 et 12 études de faisabilité pour de potentielles conversions en coopératives dans le cadre d’un contrat avec la BC Co-operative Association (BCCA).
« Le contrat consiste à étudier la faisabilité d’un transfert aux travailleur·euse·s. Par la suite, nous analyserons les points d’achoppement qui exigent davantage de travail et de développement. La CoActive Workers Co-op s’occupera de développer les projets réalisables. Quant à l’étude de la BCCA, l’objectif consiste à étudier le processus et à mettre en lumière les obstacles à la faisabilité. Nous tenterons ensuite de trouver des manières de contourner ces obstacles et de développer des apprentissages accessibles à tou.te.s les créateur·trice·s de coopératives de la province. »
Selon Marty Frost, une conversion réussie requiert à la fois un·e propriétaire prêt·e à se départir d’une entreprise qu’iel a peut-être mise sur pied de A à Z, et des travailleur·euse·s avec un plan de relève élaboré. Si la conversion ne bénéficie pas d’une planification de longue haleine, les travailleur·euse·s risquent de trouver difficile l’accès aux compétences nécessaires pour assurer le succès de l’entreprise. Il en va de même pour l’accès au capital en vue d’acheter l’entreprise. Les prêteurs sont peu enclins à appuyer un modèle d’affaires méconnu.
Malgré les défis de la conversion en coopérative, Marty Frost se considère chanceux de travailler dans le domaine.
« Mon travail rejoint ma vision des structures communautaires idéales », dit-il. « Je crois aussi que cette structure fonctionne bien pour les entreprises. Je ne deviendrai jamais riche à faire ce métier. Mais si on peut trouver un endroit où notre emploi correspond à nos valeurs, c’est un plus. Peu de gens y arrivent vraiment. »